Les Rencontres des Médias Libres partout !

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Ici, dans les 5 dernières minutes, un reportage sur nos rencontres dans l’AlterJT ! Une émission sur Décibel FM :  http://www.decibelfm.fr/nos-emissions-en-podcast/alternatives-rurales Une autre sur Antenne d’OC : http://www.antenne-d-oc.fr/article.php?id=246 Mais aussi deux émissions sur Radio Zinzine, des papiers dans Le Ravi, Reporterre, Bastamag, et notre communiqué sur Acrimed, TV bruits, Le Lot en Action, et tout plein d’autres de nos membres!

1 74 09 99 192.168.0.1 en procès pour lire et soutenir la presse libre

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Communiqué publié initialement sur le site de l’IAATA. —————————————————— Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1. Je risque 5 ans de prison et 40 000 euros d’amende parce que je suis lecteur et solidaire de la presse libre…
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1.Parce que ce sont des traces numériques que le grand filet de la surveillance a relevées, des traces d’appareils électroniques.
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1.Parce que je suis un parmi d’autre, des femmes et des hommes, qui ont plus à craindre qu’à espérer de l’action de l’État.
Je suis celui qui « faisait l’apologie de la violence » [1], qui rédige le « vade-mecum du parfait casseur » [2]. Pour les 755 000 lecteurs et lectrices de la Dépêche je serai toujours « un homme de 40 ans, qui avait incité sur un site internet à commettre davantage de casses… » [3]. Et ce au mépris d’un certain nombre de règles légales, la présomption d’innocence par exemple. Mais combien cela me coûterait-il de porter plainte ? Pour quel résultat au final ? Est-ce que cette justice qui m’attaque est capable de me défendre ? J’en doute.
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1. La police est venue me chercher à 6h30 du matin. J’ai passé 10 heures dans une geôle qui sentait l’urine, ils ont menacé de venir chercher mon fils au lycée, de m’inculper pour apologie de terrorisme… Parce que je lis et que je soutiens la presse libre.
Presse libre parce que libérée des intérêts marchands. Presse libre parce que diverse et déterminée, ancrée localement au plus près des luttes. Une presse qui ne me dit pas quoi penser mais qui me donne à voir, à comprendre, en prenant clairement position.

L’espace médiatique est la grande scène où se situent les scènes principales de la vie collective ; elle lescompose et elle les reflète. [4] Sans ces sites internet, ces radios libres, ces journaux il y a tout un tas de choses que je n’aurais sans doute jamais sues. Quelques exemples : Bilal Nzohabonayo tué par la police et qui a été présenté tout d’abord comme djiadiste, c’est grâce au travail du site le Rotative.info que la version policière sera démentie ; les circonstances réelles de la mort de Rémi F. sont révélées dans leur intégralité par Reporterre avant que cela soit admis officiellement ; la grève de Radio France en février qui annonçait la plus longue grève de la radio publique de son histoire a été relayée sur Canal Sud et d’une manière générale, ce sont des médias libres qui relaient les paroles des personnes qui luttent. La richesse et la diversité de cette presse est incommensurable. Si je n’ai plus la presse libre je deviens à moitié aveugle. Mon monde n’est plus exprimé que par des artistes et des journalistes, des économistes et des experts, avec qui j’ai, socialement, peu de chose à voir. Cette presse là, ne me donne pas de prise sur le monde qui m’entoure. Au contraire, cette information me le rend distancié, flou, parce que sans correspondance avec ma vie et mes préoccupations. Comme si ce que je vivais n’avait pas de consistance collective. Le monde semble vivre à mille lieux de mon expérience concrète, du chômage, de la précarité, de l’injustice que je constate autour de moi. À la façon des lunettes, les journaux fabriquent des non-vu à partir duquel le monde est vu [5]. Ces derniers mois ont eu lieu de nombreuses manifestations à Toulouse. Systématiquement la presse locale et nationale a titré sur les « violences », le verre brisé, les courses poursuites. Ça manquait cruellement de certains détails. J’ai vu 500 policiers pour 300 manifestant.e.s, j’ai vu la violence et le mépris vis à vis de tout ce qui ne portait pas d’uniforme. J’ai vu des hommes cagoulés, armés, bloquer des rues. J’ai vu des citadin.ne.s gazé.e.s sans distinction. J’ai vu les condamnations judiciaires pleuvoir sur des personnes arrêtées au hasard. J’ai vu les entorses à la procédure. J’ai vu la violence du maintien de l’ordre.
Je n’ai rien lu de tout cela dans la presse dominante [6]. Il n’y a que la presse libre qui s’en est fait le relais.. C’est seulement là que j’ai perçu que je n’étais pas seul à être scandalisé et en colère. Au bout de ces mois d’occupation policière et de procès expéditif, comme si cela ne suffisait pas, je me retrouve moi aussi pris dans la machine judiciaire. Je sais que mon cas n’est pas isolé. Je sais que beaucoup, qui comme moi, luttent pour un monde débarrassé de l’exploitation et des dominations, connaissent la prison, les vexations, les mutilations… Je sais que beaucoup, parce qu’ilelles sont au mauvais endroit au mauvais moment, parce qu’ilelles ont la « mauvaise » couleur de peau, le mauvais passeport, parce qu’ilelles sont pauvres, connaissent aussi la prison, les vexations, les mutilations…
Je sais que ce système repose sur une part non négligeable de violence légale. Je le sais parce que je le vis, mais aussi parce que je peux connaître des cas semblables, savoir ce que beaucoup vivent. Parce que je lis la presse libre. Est-il donc absolument impossible d’opposer aux puissances de l’élimination l’organisation des éliminés ? [7] Ces sites, ces radios, ces journaux sont une organisation concrète des éliminé.e.s, des exploité.e.s, des dominé.e.s, des opprimé.e.s. Et c’est pour ça qu’on les attaque, qu’on veut les faire taire.
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1. Je risque 5 ans de prison et 40 000 euros d’amende pour faire taire la solidarité et la presse libre ! Quelques exemples de presse libre :
Rebellyon, Paris-Luttes.info, Brest-Info, Renverse.ch, la Rotative, Reims médias libres,IAATA ; Rennes Info, le Jura libertaire, « Article 11 », Soyons sauvages, Espoir Chiapas, Collectif Bon pied bon oeil, Atelier médias libres, Courant Alternatif, Editions Acratie, Panthères enragées, Primitivi, éditions Albache, « Jef Klak », le Numéro Zéro, La Brique, « La Lettre à Lulu », Révolte numérique, Radio Zinzine, zad.nadir.org, Contre-faits, collectif Ciné 2000, l’Actu des luttes (FPP), Journal Résister (Nancy), Revue Lutopik, Le collectif Contre Les Abus Policiers – C.L.A.P33, L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre O.P.A., L’Envolée pour en finir avec toutes les prisons, Lundi Matin, Radio Canut, Lignes de force, Demain le Grand Soir, Archyves, Revue « Z », Le Canard sauvage, Indymedia Nantes, Hors Sol Confusionnisme.info, Mille Babords, Iacam, « La Gazette de Gouzy », « le Monde libertaire », Regarde à Vue, radio Canal Sud, La Horde, radio La Locale (Ariège), le collectif de Infoaut, éditions Entremonde, éditions Libertalia,Acrimed, radio Bartas (Lozère), la plate-forme Antifa-net.fr, Les Morback Vénères, CQFD journal, Indymedia Lille

Notes

[1La dépêche du vendredi 8 mai 2015 page 21
[220 minutes.fr en ligne le 07 mai 2015
[3La dépêche op.cit.
[4Georges Balandier, Le pouvoir sur scènes, Paris, Fayard, 2006, p. 163.
[5Patrick Champagne, Faire l’opinion  : le nouveau jeu politique, Paris, les Éd. de Minuit, coll. « Le Sens commun », 1990, p. 244
[6Avec quelques exceptions notables le plus souvent des tribunes ou des blogs périphériques (Le Monde, Médiapart)… Finalement des points de vue qui ne rentre pas dans la catégorie « information ».
[7B. Brecht Théorie de la radio 1932 La radio appareil de communication. Discours sur la fonction de la radio

Communiqué des 4èmes Rencontres Nationales des Médias Libres et du Journalisme de Résistance

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Ce communiqué est également disponible en format PDF. Vous avez été Charlie ? Alors vous serez Meymac ! Le temps d’un week-end et pour la deuxième année consécutive, cette petite ville de Corrèze, en accueillant les rencontres nationales des médias libres et du journalisme de résistance, est devenue la capitale de la liberté de la presse et du pluralisme. Documentaires, films en avant-première, débats… Avec des figures telles que Denis Robert ou Yannis Youlountas, les Rencontres des médias libres ont attiré plusieurs centaines de personnes. Et, de S!lence à TV Bruits (en passant par les Pieds dans le Paf, Acrimed ou encore la Canarde Sauvage), plus d’une soixantaine de médias associatifs, alternatifs, « pas pareils », libres, alternatifs, citoyens, des journaux papier, des télés participatives, des radios associatives, des sites web, des réseaux et fédérations, des journalistes indépendants… Ce « tiers secteur médiatique » qui représente un journalisme libéré des groupes capitalistes et politiques, relayant cette information que les autres ne font plus, donnant la parole à ce qui ne l’ont pas. Des médias inventifs, innovants, participatifs, horizontaux, citoyens. Des médias qui font autant dans la satire la plus grinçante que dans l’enquête la plus sérieuse. Des médias forcément au bord du gouffre… Ces rencontres se sont en effet déroulées dans un contexte particulier. Rarement l’hécatombe aura été aussi importante dans le monde des médias. Et, dans ce paysage aux allures de cimetière, les médias libres sont en première ligne. Comment pourrait-il en être autrement puisque ces médias ne bénéficient quasiment d’aucune aide ? Médias de la débrouille, habitués à partager la misère et à jongler avec la précarité, ces derniers se sont récemment organisés afin d’aller taper à la porte des ministères. Mais, si nous avons pris notre bâton de pèlerin pour aller rue de Valois, ce n’est pas pour qu’on nous fasse une fleur. Et encore moins tendre notre sébile. Mais pour que la puissance publique reconnaisse et soutienne la contribution au pluralisme de ces médias qui remplissent de fait une mission d’intérêt général. Pour ne pas dire de service public. Si nous regrettons que la récente réforme des aides à la presse écrite n’ouvre pas directement celles-ci aux titres de la presse associative, nous nous réjouissons de l’annonce faite par Fleur Pellerin de la création d’un fonds de soutien aux « médias citoyens », objet de longue date de nos revendications collectives. Nous saluons aussi la disparition de la presse de loisirs et de divertissement de la liste des bénéficiaires de ces aides publiques ainsi que la volonté du Ministère de la Culture de redistribuer les économies réalisées notamment vers ce fonds de soutien aux médias citoyens, associatifs, indépendants, « pas pareils ». À Meymac, les médias réunis dans la CPML ont réaffirmé leur volonté de participer à la définition de ce fonds de soutien, en accord avec la proposition qui leur a été faite par le Ministère. Des propositions concrètes seront très prochainement adressées en ce sens à la Ministre de la Culture. De même, nous ne pouvons qu’exprimer notre satisfaction quant à l’annonce d’un soutien aux nouveaux médias mais souhaitons que les projets de médias non commerciaux ne soient pas oubliés dans ce nouveau dispositif. L’annonce de la création de ce fonds de soutien est une avancée sans pareille dans l’histoire de nos médias. Mais de quels moyens sera doté ce fonds ? Titres de la presse écrite non éligibles aux aides à la presse, télévisions, web radios, pure players, les médias sont nombreux en France à avoir un besoin vital de ce soutien. Celui-ci devra être à la hauteur de l’enjeu démocratique de l’existence d’une presse libre et indépendante consciente de ses responsabilités citoyennes. Pour la ministre de la culture : « Notre mission est de soutenir la presse qui expérimente et invente ». Cette presse, ces médias, ils existent. Ils étaient à Meymac. Où, tout un week-end durant, se sont tissés les nécessaires solidarités entre des acteurs qui ont décidé de mutualiser autre chose que la misère. En clair, leur savoir-faire : mise en place d’une sorte de « compagnonnage » au sein du tiers secteur, réflexion autour d’un Amap des médias libres, coordination autour de temps forts rédactionnels, dans une région où l’on produit d’ordinaire du fromage et des présidents, ce sont les médias de demain qui se sont inventés au fin fond de la Corrèze. Mais, parce qu’on ne rit de bon cœur que dans les cimetières, nous avons décidé de frapper un grand coup. Puisqu’il semble y avoir quelque fonds en faveur de la création de nouveaux médias, puisque l’heure est à la défense du pluralisme et à la dénonciation de la concentration des médias et des puissances d’argent, nous avons décidé de lancer une offre alternative à celle du groupe de luxe LVMH en décidant de rachetant la partie « libéré » du « Parisien libéré ». L’occasion de nous faire connaître de ces lecteurs, de ce public, qui, quoique ayant été « Charlie » (comme tout le monde, ou presque), ignore encore trop souvent notre existence. Nous sommes les médias inventifs et créatifs, nous mettons en place les nécessaires solidarités entre nous. Mais nous n’existerons pas sans vous. Et, même si vous ne savez pas encore, nous sommes vos médias. Signataires (au 12/06/15) : À Contre Courant, Acrimed, Adiu Sud Gironde, Adiu TV, Airelles Vidéo, Aldudarrak Bidéo, Bastamag, BateauBasta, Cafaitdesordre.com, Campagnes Solidaires, CASA (association), Cassandre/Hors Champs, DRLP, Citizen Nantes, Cram Cram Editions, Demosphere Ariège, Demosphere Toulouse, Fakir, Fokus21, Friture Mag, Hexagones, L’âge de faire, L’Insatiable, La Canarde Sauvage, La Fédération des Vidéos des Pays et des Quartiers, La Lettre à Lulu, La Lorgnette.info, La Maison écologique, Le Lot en Action, Le Nouveau Jour J, Le Ravi, Le Sans Culotte 85, Les Amis de la Cathode, Les Pieds dans le PAF, Les Rencontres Médiatiques, Lutopik, Médias Citoyens, Montpellier Journal, Pierre Merejkowsky, Plus Belles les Luttes, Politis, Pumpernickel, adio MNE, Radio Zinzine, Reporterre, Rezonances-Tv, Riv’Nord, SideWays, S!lence, Télé Sud-Est, TV Bruits, ZdF, Zelium

Programme des Rencontres Nationales des Médias Libres et du Journalisme de Résistance 2015

Les rencontres des médias libres seront quand même exceptionnelles cette année à Meymac: – avant-première du film de Denis Robert en sa présence  » Jusqu’à la dernière seconde j’écrirai » ( 15 jours avant sa sortie officielle!) – Documentaire de Nadir Dendoune en exclusivité – présence d’Hervé Kempf pour une conférence/débat sur les fermes-usines – Yannis Youlountas sera lui aussi présent pour présenter son film  » ne vivons plus comme des esclaves » … – Les SDF qui participent au Blog de Politis.fr seront là pour parler de leur film tourné sur l ‘atelier d’écriture – les collégines de Meymac apprendront à décrypter une émission… Alors, on pourra dire ce qu’on veut, mais à meymac, on déchire! réservez vos places à rencontresmediatiques@gmail.com bulletin_adhesion Depliant Rencontres médiatiques VF2Depliant Rencontres médiatiques VFAffiche Meymac 1

Pour que vivent la liberté d’expression et mille médias indépendants !

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Suite à un travail commun entre la Coordination des Médias Libres et le réseau Médias Citoyens, voici un communiqué d’une soixantaine de médias libres, indépendants et citoyens. Nous vous invitons à le diffuser dans vos réseaux. Le communiqué de presse est téléchargeable ici. (actualisé au 04-02-15). dessin-Aurel_JournalIndependant_BD POUR QUE VIVE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET MILLE MÉDIAS INDÉPENDANTS ! Depuis l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, les appels se multiplient pour défendre la liberté d’expression dans notre pays. Nous, représentants de médias indépendants, alternatifs et citoyens, ainsi que des associations les défendant, sommes pleinement solidaires de cette mobilisation, à la hauteur des attaques meurtrières contre la liberté d’expression et de la presse. Elles viennent nous rappeler que ces libertés, fruits de longs combats, ne sont jamais définitivement acquises, qu’elles sont encore une réalité minoritaire à travers le monde, qu’il faut toujours lutter pour les acquérir ou les préserver. Mais ces libertés – assurées en France par la loi de 1881 – restent déclaratives si elles ne sont pas accompagnées des conditions nécessaires pour les transformer en droits réels. Si le terrorisme tente aujourd’hui de menacer l’idée même de liberté d’expression, celle-ci est aussi attaquée quotidiennement par les politiques d’étouffement menées depuis si longtemps par les pouvoirs publics. Avant même cette attaque, Charlie Hebdo  était menacé de disparition faute de moyens financiers. Des journaux indépendants meurent chaque jour dans une indifférence quasi générale. En un an seulement, le trimestriel Friture Mag a suspendu ses parutions papier, le mensuel Le Ravi a été placé en redressement judiciaire, le magazine Zélium a dû faire appel à une campagne de financement participatif pour reparaître en kiosque, la survie de Siné Mensuel dépend d’une souscription en cours… Des radios associatives, comme Radio Clapas, s’apprêtent elles aussi à mettre la clef sous la porte. Les raisons ? Un étranglement financier généralisé à tout le secteur associatif et l’absence de reconnaissance officielle des médias du Tiers Secteur, ceux qui ne sont ni publics ni commerciaux mais tout simplement citoyens. Cet appel, rassemblant des médias indépendants, alternatifs, citoyens, ainsi que des associations les défendant, tous désireux de faire vivre une information libre, affirme sa fraternité et sa détermination après l’attaque contre des journalistes de Charlie Hebdo. Mais, au-delà de l’émotion, il faut plus que jamais :  
  • Refondre totalement le système des aides publiques à la presse, qui favorise les grands groupes industriels et privés.
  • Renforcer le fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER).
  • Ouvrir des canaux de diffusion locaux et nationaux aux télévisions associatives et des financements associés.
 
  • Réorienter les aides à la diffusion dans les kiosques, eux-mêmes en grande difficulté, et réfléchir à d’autres moyens de distribuer nos productions en lien avec les professionnels de la distribution.
  • Reconnaître les médias citoyens comme étant d’intérêt général et valoriser leur compétence en matière de formation professionnelle et d’éducation populaire.
 
  • A plus long terme, développer un travail législatif, comparable à ce qui a été fait en Argentine ou dans d’autres pays avec une re-répartition globale du spectre médiatique entre secteur public, secteur privé et secteur associatif, tout en luttant contre la concentration financière et industrielle des médias.
  Nous ne revendiquons pas des subventions individuelles pour chacun mais la reconnaissance de droits et acquis sociaux et culturels collectifs pour promouvoir la liberté d’expression et le pluralisme. Il ne suffit pas de se déclarer défenseur de la liberté d’expression pour la protéger. Seules des réformes de fond pourront attester de la sincérité de cet engagement. Aussi, nous demandons à être reçus d’urgence par la Ministre de la Culture et de la Communication pour faire valoir le point de vue des médias libres et citoyens sur les réformes qu’elle dit maintenant vouloir engager. Les 62 signataires (au 04/02/15) Acrimed, Act Médias, Adiu Sud Gironde, Airelles Vidéo, Altermondes Informations, Basta Mag, Çafaitdesorde.com, Carmen / Canal Nord, Cassandre/Hors Champ, Citizen Nantes, Com’etik Diffusion, CramCram, Démosphère Ariège, Et faits Planète, Fakir, Fokus 21, Fréquence Mistral, Friture Mag, Images et Paroles Engagées, La Fédération des Vidéos des Pays et des Quartiers (VDPQ), L’Age de Faire, La Lettre à Lulu, Le Lot en Action, Les Amis de la Cathode, Les Antennes, Les Pieds dans le PAF, Lalorgnette.info, Le Sans-Culotte 85, Le Ravi, Les Films du Gabian, Les Films du Crime et du Châtiment, Librinfo74.fr, Lutopik, Lyon Média City, Lyon Bondy Blog, Marennes Oléron TV, MédiasCitoyens, Montpellier journal, Le Nouveau Jour J, O2Zone TV, Université Populaire pour une Information Citoyenne (UPIC), Plus Belles les Luttes, Pourparlers.info, Presse et Cité, Primitivi, Radio Calade, Radio Couleurs FM, Radio d’Ici, Radio MNE,  Regards2banlieue.tv, Rencontres Médiatiques, Reporterre, Rézonances TV, Riv’Nord, Sisyphe Vidéo, Télà, Télé Sud Est, Thedissident.eu, Video Sur Marne, Zélium.

Horreur, Amitiés, détermination

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Après la tragédie qui a visé ce 7 janvier la rédaction du journal Charlie Hebdo, la Coordination des Médias Libres s’associe au texte commun publié par douze sites d’information. Courage.

Horreur, amitié, détermination

  C’est l’horreur qui nous a saisis, ce matin, quand l’incroyable nouvelle est survenue : un attentat sanglant contre Charlie Hebdo, des hommes armés, douze morts, près de vingt blessés. L’horreur, qui nous abasourdit. Et nous laisse sans mots. L’amitié, ensuite, pour ceux et celles que nous connaissons et que nous aimons, et pour ceux et celles que nous ne connaissons pas. La douleur pour les morts, la désolation pour les blessés, l’amitié et le désir de réconfort pour leurs proches, leurs amis, leurs enfants. Comment vous dire qu’on est avec vous, avec notre tendresse et notre impuissance ? Mais nous sommes avec vous, de tout notre cœur. Et puis la détermination. Ce sont des journalistes qu’on a voulu tuer, c’est la presse qu’on a voulu abattre, c’est la liberté qu’on a voulu détruire. Eh bien, nous le disons : nous ne céderons pas. Dans les temps difficiles d’aujourd’hui, et les jours sombres qui se profilent, il est vital que la liberté continue, s’exprime, s’affirme. Nous continuerons notre travail d’information et de témoignage, avec encore plus de détermination et d’énergie que jamais.

Ce texte est publié en commun par Actu Environnement, Arrêt sur images, Basta Mag, Global Magazine, Huffington Post, Libération, Mediapart, Politis, Reporterre, Rue 89, Terra Eco, We Demain.

et a été repris par : Silence, Friture Mag, Acrimed et de nombreux autres médias indépendants qui nous excuserons de ne pas les avoir tous recensés.

En 2015, que vivent les médias libres !

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Des semaines et des mois sans donner de nouvelles sur la vie de la Coordination permanente des Médias Libres … Et pourtant,  nous sommes là, plus vivants que jamais. Plus nombreux aussi. Le cap des quarante médias, associations et personnalités signataires a été franchi ! Bienvenue aux nouvelles et aux nouveaux ! Vous pouvez retrouver une présentation succincte de chacun d’entre eux sur l’onglet : Découvrir Nos Médias. L’actualité c’est d ‘abord nos petites situations personnelles, difficiles et précaires. Les plus en difficulté en ce moment sont les copains du Ravi, en redressement judiciaire depuis peu et qui tentent de faire vivre leur journal dans le sud -est du pays. Une collecte est en cours pour les y aider : le Couscous Bangbang 2015. D’autres s’en sortent mieux comme Zelium, mensuel satirique national, qui est parvenu à réunir plus de 10 000 euros ce qui lui permet de ressortir en kiosque depuis le début du mois de décembre. Bravo à eux et aux souscripteurs. La situation de nos médias n’est évidemment pas isolée, le secteur associatif étant assez mal en point comme le rappelle un rapport parlementaire qui évoque la disparition de 200 000 emplois dans le secteur associatif d’ici 2017. Voir l’article de Bastamag.net ALORS ON FAIT QUOI ? Malgré ses difficultés financières, le Ravi est parvenu à conclure une enquête sur la situation de la presse pas pareille en région PACA. L’objectif : élaborer une plateforme de mutualisation. Toute l’affaire lisible ici. Autre initiative, l’association Action Critique Médias organise le 31 janvier 2015 la « première journée de la critique des médias » où nous allons essayer de prendre notre part. Pour vous donner une idée, c’est par ici. D’autres choisissent d’aller directement confronter les médias dominants à leurs propres travers. Après la disparition de Là-bas-si-j’y-suis sur France Inter, le journal Fakir, s’appuyant sur le réseau des auditeurs et des cafés repaires, a lancé l’opération de l’Air à France Inter, pour dénoncer le manque de diversité sociale sur l’antenne. Après des actions dans les antennes France Bleu du pays, rendez-vous est donné le 12 janvier à la Bourse du Travail de Paris. Mais pour réussir à renverser le rapport de force médiatique, il s’agit d’aller au combat nombreux et costauds. Le 15 octobre dernier,  Philippe Merlant, Altermondes, Thierry Borde et le réseau Médias Citoyens ont publié une tribune intitulée : « Médias citoyens : réconcilier médias et démocratie » que vous pouvez lire ici : Tribune – Médias et démocratie _15 octobre 2014   Très vite, nous avons souhaité nous rencontrer pour causer un peu, ce qui fut fait le 3 décembre dernier.  Résultat : un certain nombre de décisions importantes avec en ligne de mire la participation commune aux prochaines « Rencontres Médiatiques », à Meymac,  à la fin du mois de mai 2015. Parmi les pistes évoquées : – se focaliser sur l’échange de bonnes pratiques concernant l’aspect « participatif » de nos médias, – engager une première expérience de mutualisation des contenus à l’occasion de la COP 21 et de la dynamique engagée autour des Alternatiba, en gardant un regard critique sur ces mouvements, – participer ensemble au processus de Forum Mondial des Médias Libres en contribuant à l’écriture de la charte fondatrice, – élaborer une proposition politique commune concernant la refonte complète du système des aides à la presse. Le détail de cette rencontre est consultable ci-dessous : CR Rencontre médias libres et medias citoyens 11-12-14 On ne sait pas encore ce que tout ça donnera, jusqu’où ça ira, mais l’envie est là, l’énergie aussi. On vous tiendra au courant de tout ça. D’ici là, restez au chaud pour ceux qui n’ont pas qu’un vieux journal pour se protéger, et à l’année prochaine ! Pour nous contacter : cpml AT riseup POINT net

Ce que nous voulons

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Après d'âpres débats et trois semaines d'existence, voici une première mouture de notre plateforme de revendications accompagné d'un petit texte introductif. Elle évoluera au fil des discussions dans la Coordination mais constitue un socle qui nous rassemble pour agir. Qu’est-ce que le tiers secteur médiatique ? Tout ce que devraient être les médias. Qu’a-t-il été jusqu’à présent ? Rien. Que demande-t-il ? A devenir quelque chose dans l’ordre médiatique. Huit ans après les Rencontres de Marseille des médias associatifs et indépendants et de l’appel qui en a découlé, rien ou presque n’a changé. Pour la presse pas pareille, les radios associatives,  les télés participatives, le web citoyen, le constat reste malheureusement le même. Alors que nous faisons vivre le pluralisme, que nous contribuons au débat démocratique, que nous sommes producteurs de richesse et de savoir, que nous faisons entendre d’autres voix et laissons entrevoir d’autres possibles, nous sommes réduits à être en permanence dans une logique de survie, obligés de tendre notre sébile, de faire la manche ou de renoncer à nous payer pour ce qui reste un métier : produire et diffuser de l’information. Déjà à l’époque, nous dressions ce constat : à côté des secteurs privé et public, il existe un vaste tiers secteur des médias constitué d’une multitude de médias non alignés, à but non lucratif, indépendants des pouvoirs publics, des puissances financières, des partis politiques et des obédiences confessionnelles. Que ce soit dans l’univers de la radio, de la télévision, de l’internet ou de la presse écrite, les Médias du Tiers Secteur sont porteurs d’une même exigence de liberté d’expression, d’information et de création. Associatifs, coopératifs ou mutualistes, ils se définissent selon les cas comme des médias démocratiques, alternatifs, participatifs, libres, solidaires et/ou citoyens. La diversité assumée de leurs objectifs, de leurs contenus, de leur fonctionnement, de leur mode et de leur zone de diffusion, de leurs approches du local et de la proximité en résonance avec le niveau planétaire, et de leur rapport à leur public, participe de la richesse même de ce tiers secteur des médias. (Extrait de l’appel de Marseille de 2006) La révolution numérique a peut-être eu lieu, elle est certainement en cours voire à venir mais elle ne saurait être le Graal tant attendu, leurre que nous agitent les pouvoirs publics quand nous avons l’outrecuidance de réclamer des moyens pour vivre. Il y a 60 ans, le Conseil National de la Résistance (CNR), souhaitant rétablir la liberté de la presse et soustraire cette dernière de l’influence de l’Etat et des puissances d’argent, les pouvoirs publics avaient affirmé que « la presse n’est pas un instrument d’objet commercial mais un instrument de culture ». Et, en conséquence, avait été mis en place tout un dispositif pour que vive le pluralisme et les médias. Depuis, l’ensemble de ce système a été, patiemment, systématiquement, démantelé, comme d’autres acquis sociaux. Et ce, alors que le Conseil Constitutionnel vient de reconnaître le caractère constitutionnel du pluralisme ! Voilà pourquoi la Coordination permanente des médias libres, constituée depuis rencontres des médias libres et du journalisme de résistance de Meymac, en mai dernier, lance cet appel. Ces revendications évolueront avec l’avancée de nos travaux internes mais constituent une base commune sur laquelle nous nous accordons. 1. Pour l’ensemble des Médias du Tiers Secteur : [spoiler] - Elaboration démocratique d’une loi contre la concentration financière et industrielle des médias. - Représentation des Médias du Tiers Secteur dans toutes instances de régulation, de concertation et de gestion concernant les médias. - Réforme du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), particulièrement du mode de désignation de ses membres, pour qu’il devienne représentatif de l’ensemble de la société et soit au service du pluralisme. - Reconnaissance, protection et garantie d’exercice de l’activité des personnes contribuant à la vie des médias du tiers secteur. - Attribution aux Médias du Tiers Secteur d’une part équitable des budgets des campagnes de communication d’intérêt collectif et d’intérêt général. - reconnaissance institutionnelle comme : -acteur central de l’éducation aux média, capable d’intervenir en milieu scolaire ou parascolaire -médias d’éducation populaire, au travers de nos pratiques et de notre implication aux côtés des publics éloignés des médias, de l’écrit,  notamment ceux des quartiers les plus défavorisés. - créateur de richesse, y compris non marchande, dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. - organisme de formation professionnelle et excellente école pour les futurs travailleurs des médias, y compris issus des écoles de journalisme ou de communication.[/spoiler] 2. Pour les radios associatives : [spoiler]- Renforcement du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) : représentants élus, pourcentage sans plafond au lieu de fourchette plafonnée pour la taxe fiscale sur la publicité des radios et des télévisions alimentant ce Fonds, paiement des subventions dans l’année. - redéfinition des critères d’attribution du FSER et transparence dans les décisions. - Aide spécifique au passage au numérique (information et équipement). - Protection du quota des fréquences associatives (30% des fréquences pour le secteur associatif).[/spoiler] 3. Pour les télévisions associatives [spoiler]- Extension aux télévisions associatives du Fonds de soutien aux radios associatives (FSER) par une augmentation du montant et de l’assiette (grands médias et hors médias) de la taxe sur la publicité qui alimente actuellement ce Fonds, et par l’instauration d’une redevance sur l’utilisation des fréquences hertziennes par les opérateurs audiovisuels commerciaux. - Obligation de transport gratuit des télévisions associatives par les distributeurs privés commerciaux du câble, du satellite, de la TNT, de l’ADSL et de la téléphonie mobile. - Des appels à candidatures spécifiques du CSA réservés aux télévisions associatives indépendantes, pour que leur soit attribué un quota équitable de fréquences analogiques et numériques aux plans local, départemental, régional et national. [/spoiler] 4. Pour la presse écrite, l’édition indépendante et sans but lucratif [spoiler]-Refonte des aides à la presse afin que la presse pas pareille, indépendante, associative, citoyenne, ait les moyens non plus de survivre mais de vivre, considérant que ces journaux, par le biais de leur travail d’information, de critique, de débat, d’animation, assurent le pluralisme sur leurs territoires. Et ce, sans condition discriminante de territorialité et de périodicité. -Refonte du système de diffusion et de distribution afin que la presse pas pareille, indépendante, associative, citoyenne, ait les moyens d’être présent sur l’ensemble de ses territoires. Notamment en bénéficiant du tarif le plus avantageux des tarifs postaux. Le cahier des charges de Presstalis et des MLP doit être révisé afin que la diffusion dans le réseau des marchands de journaux de la PPP soit garantie et face l’objet d’une discrimination positive. - Financement pérenne, fléché et sans conditions de la presse pas pareille, indépendante, associative, citoyenne, par les collectivités locales, cette presse de proximité, faisant vivre localement le pluralisme et contribuant à l’animation de ses territoires (aide au fonctionnement, d’investissement, appel à projet, campagne de communication…) - Financement (tant national que local) des plateformes à la fois sectorielles et territoriales contribuant à la structuration des médias pas pareils, indépendants, associatifs, citoyens, notamment à travers un travail de mutualisation et de collaboration entre ces membres. -Développement d’aides spécifiques à la diffusion et révision des conditions d’accès aux points de vente de presse (NMPP, MLP). - Incitation des dispositifs publics de lecture (bibliothèques, centres de documentations…) à diversifier leur offre par l’établissement de politiques d’achat spécifiques pour l’édition et la presse indépendante, et création de Maisons citoyennes de l’information et de la création.[/spoiler] 5. Pour l’internet solidaire et non marchand [spoiler]- Retrait de toute loi et non application des directives attentatoires à la vie privée et à la liberté d’expression sur internet. - Remise en cause de toutes les entraves à la libre circulation des contenus sur internet (notamment celles introduites par les lois DADVSI, HADOPI et par les velléités de régulation d’Internet par le CSA), dans le respect véritable des droits des auteurs, des créateurs et des journalistes. - Défense absolue du principe de neutralité du net - Soutien aux Fournisseurs d’accès Internet indépendants et décentralisés - Promotion de l’utilisation des logiciels libres et des formats ouverts par opposition aux formats propriétaires, et aide spécifique pour la formation à ces outils.[/spoiler] Médias par définition précaires, nous sommes on ne peut plus sensibles à la question de la précarité de la profession ou des professionnels : pigistes, correspondants, CDD en contrats d’usage, stagiaires au rabais, etc. …  Or, quand ceux qui font l’information sont précaires, l’info, elle, est sommaire. Ainsi, si l’information n’est pas une marchandise, ceux qui la font non plus. Au travers de notre revendication à exister, c’est l’ensemble du système médiatique que nous voulons transformer. Parce que notre manière de faire, indépendante, professionnelle, enthousiaste et passionnée, libérée des contraintes des entreprises financières et industrielles, mais aussi de la dictature des formats et du temps ne doit pas être l’exception mais la norme. Nous ne prétendons pas représenter toute la presse mais simplement ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Nous ne revendiquons pas des subventions individuelles pour chacun mais la création de droits et acquis sociaux collectifs. Actuellement, les travailleurs de la culture et de l’audiovisuel se mobilisent pour la défense de leur régime d’indemnisation comme intermittents. Pas par corporatisme. Mais parce qu’ils savent qu’il conditionne l’existence de la culture et de la création. Il y aurait, parait-il, dans notre beau pays, une exception en ce domaine, exception depuis passablement remise en cause. Nous voulons, parce que nous remplissons une mission de service public, que le pluralisme et l’information soient eux aussi sanctuarisés. Un 19 juin, à Meymac, dans un pays où l’on fabrique du fromage, des présidents et des médias libres et de résistance. Et parce que le 18 était déjà pris. Vive les médias libres !