Rencontres des médias libres 2018 à Clermont Ferrand

La date approche à grands pas et il est plus que temps de vous présenter enfin le programme de cette 7e édition des Rencontres des Médias Libres et du Journalisme de Résistance. Cette année, nous avons choisi de délocaliser les rencontres et de quitter la Corrèze verdoyante pour une édition plus urbaine et plus ouverte à Clermont-Ferrand, du 11 au 14 octobre prochain. Retrouvez ci dessous le programme complet avec tous les événements et les infos pratiques ! Suivez l'actualité de l'évènement sur facebook : https://www.facebook.com/rencontresmediaslibres/ [gallery columns="4" type="slideshow" ids="1479,1480,1481,1482"] (NB : si vous n'arrivez pas à lire correctement le texte, suivez ce lien : https://fr.calameo.com/read/00562736386b91047ba94)

Soutenez LES médias citoyens !

Communiqué de la Coordination Permanente des Médias Libres, également disponible en PDF.

---

L’information ne devrait pas être une marchandise, mais elle est de plus en plus sous la coupe des pouvoirs financiers et industriels. Pour faire vivre une presse libre, journalistes et citoyen•ne•s doivent inventer d’autres modèles économiques, émancipés de la publicité et des actionnaires.

Nous nous réjouissons donc d’apprendre que des personnalités des médias, de la culture, du spectacle et de la politique ont la volonté de créer un « nouveau média collaboratif, pluraliste, culturel et francophone, humaniste et antiraciste, féministe et pro LGBTI, écologiste et progressif », comme ils et elles l’expliquent dans une pétition relayée le 25 septembre par une tribune publié par le très "citoyen" journal Le Monde. Mais depuis le 6 octobre, cet appel à la réflexion s'est déjà concrétisé avec "Le Média", dont le lancement prochain est clairement associé au parti La France Insoumise. Nous nous étonnons toutefois que les signataires de cet appel, et en premier lieu les journalistes, semblent ignorer que des médias « fondamentalement alternatifs », y compris nationaux, en ligne et en accès libre, existent depuis longtemps déjà, regroupés pour certains dans une Coordination permanente des Médias Libres (CPML) et dans un réseau "Médias Citoyens".

En effet, nous sommes des dizaines de médias, partout en France, à faire vivre la presse libre au quotidien. Audiovisuels, numériques ou papier. Coopératifs ou associatifs. Locaux, régionaux ou nationaux. Écolos, solidaires, féministes, décroissants ou « progressistes », selon des dosages qui varient en fonction des projets éditoriaux.

Certains sont diffusés en kiosque, d’autres s’appuient sur leur réseau de lecteurs pour la distribution, d’autres encore sont en ligne, le plus souvent en accès gratuit, et vivent des dons de leurs lecteurs et lectrices. Les rares subventions qui nous sont accordées – des miettes par rapport à ce que touchent les « grands » médias – nous aident à boucler des budgets ric-rac. Notre liberté n’est bornée que par le manque de moyens humains et matériels. L’un de nos principaux défis consiste à élargir notre audience, sans campagnes de publicité et quand les revues de presse des médias parisiens nous ignorent royalement.

Pour faire connaître notre travail au grand public, nous épauler mutuellement, réfléchir ensemble à l’avenir de la presse libre, nous nous réunissons régulièrement. Il y a quelques années, le journal régional Le Ravi, basé à Marseille, a organisé les premières rencontres de la « Presse pas pareille », auxquelles ont participé des journaux papier de tout l’Hexagone. Une Coordination permanente des médias libres (CPML) a ensuite été créée, rassemblant des titres de presse écrite, numérique et audiovisuelle.

Voici un extrait du texte collectif qui présente la CPML : « Nous désirons lancer une pensée différente de celle des mass médias… Chacun peut nous rejoindre, à la condition qu’il entre dans notre charte éditoriale. Nous ne voulons pas de médias aux idées nauséabondes. Nous savons trop que la facho-sphère tente de s’emparer de projets alternatifs. Nous luttons pour la démocratie, et nous aidons tous ceux qui se sentent opprimés, oppressés par l’information des grands médias. Une autre information existe, celle de l’alternative, de l’écologie, de l’éducation populaire, des luttes sociales. »

En lisant l’appel « Soutenez la création d’un nouveau média citoyen », publié sur change.org et sur le site du Monde, nous voyons donc notre travail, et notre existence même, tout simplement niés. « Quand l’information et la culture sont trop souvent traitées comme des marchandises, quel rôle les citoyen•ne•s peuvent-ils encore jouer pour faire vivre le pluralisme et le débat ? Cette question appelle une réponse qui ne saurait attendre », dit le texte. Étrange démarche que de prétendre apporter une réponse alternative et citoyenne en faisant comme si les réponses alternatives et citoyennes expérimentées depuis des années n’existaient pas. Et comme si la réponse à cette marchandisation forcenée devait être nécessairement pyramidale -- créer un nouvel organe central qui comblerait à lui seul ce « manque », au moment où des dizaines de projets alternatifs mettent l'horizontalité et la coopération au centre de leurs démarches éditoriales.

Il nous parait donc utile et nécessaire, pour la réussite de ce nouveau projet, d’apporter à ses promoteurs•trices quelques éléments d’information. Puisqu’il est si difficile, lorsque l’on vit et/ou travaille à Paris intra-muros, d’appréhender la réalité du vaste monde qui court au-delà du périphérique, voici un petit inventaire (non exhaustif !) de médias alternatifs nationaux.

À Paris même !

Audiovisuel

LaTéléLibre exprime sa différence à travers plus de 3600 reportages, documentaires et émissions accessibles gratuitement sans inserts publicitaires. Elle a pour objet de soutenir la libre expression, la libre création, la libre communication des pensées et des opinions, comme de l’information. Laboratoire rédactionnel, audio et visuel, son encadrement expérimenté, s’enrichit de professionnels, de jeunes débutants et de plusieurs centaines de bénévoles venus de tous horizons. http://latelelibre.fr

En ligne

Global, webmagazine mensuel, centré sur la société, la géopolitique, la culture, fondé par une équipe de journalistes professionnels épris de leur métier. http://www.globalmagazine.info

Au-delà du périphérique…

En ligne

Basta!, site d’information indépendant sur l’actualité sociale et environnementale, est constitué d’une équipe de journalistes et de militants associatifs qui prennent le temps qu’il faut pour réaliser des enquêtes et des reportages fouillés. Il est à l’origine de l’Observatoire des multinationales et d’une revue de presse des médias libres. bastamag.net

Reporterre, le «quotidien de l’écologie», traite l’actualité liée à l’écologie dans toutes ses dimensions, et relaie les initiatives qui montrent que les alternatives au système dominant sont possibles et réalistes. reporterre.net

L'Insatiable évoque, dans des termes accessibles, l'art comme "principe actif" dans la société, en donnant la parole à celles et ceux qui le pratiquent et pensent avec ses outils. linsatiable.org

Papier

Politis, hebdomadaire papier, généraliste, qui revient sur les faits marquants de l’actualité, les commente et les met en perspective. Une association de lecteurs-militants soutient la diffusion et participe à la vie du journal. www.politis.fr

Zélium, revue bimestrielle satirique, mêle enquêtes, dessin de presse et BD d’actualité. zelium.info

Dans les contrées reculées de la province…

En ligne/audiovisuel

Médiacoop. De plus en plus, micros et caméras se tournent toujours vers les mêmes, avec les mêmes clichés : pour parler de politique, un politicien, pour agrémenter l’hiver, filmer un SDF. Les citoyens, le peuple, la vraie force politique et sociale d’un territoire, ne peuvent quant à eux que se taire. Médiacoop a donc décidé de donner la parole à ceux que nous n’avons pas l’habitude d’entendre. mediacoop.fr

Papier

Fakir est né en 1999 à l’échelle locale (Amiens, Picardie), est depuis 2009 diffusé nationalement en kiosque et aime bien la castagne… La suite de l’histoire, vous la connaissez sans doute. Le fondateur de Fakir, François Ruffin, a par ailleurs signé l’appel en question. fakirpresse.info

L'âge de faire est un mensuel national qui relaie les initiatives visant une réappropriation citoyenne de l’économie, la création de lien social, un mode de vie plus écologique. Son credo: offrir à ses lecteurs des outils qui leur permettront de mettre en œuvre leurs idées. lagedefaire-lejournal.fr

S!lence est l’une des plus anciennes revues écologistes en activité. Elle se veut un lien entre toutes celles et ceux qui pensent qu’aujourd’hui il est possible de vivre autrement sans accepter ce que les médias et le pouvoir nous présentent comme une fatalité. revuesilence.net

Transrural initiatives, la revue associative des territoires ruraux qui se propose de défendre et de promouvoir des espaces aux multiples usages, où il est possible d'habiter, de se déplacer, de s'instruire, de se cultiver, de produire, de se distraire... en tissant des liens avec une grande diversité de territoires. transrural-initiatives.org

En itinérance

Papier

Lutopik est un magazine trimestriel. Il diffuse des nouvelles qui sont autant d’alternatives à un système à la dérive, aussi bien sur le plan social, économique, politique, qu’environnemental. Loin d’un bureau, en prenant le temps de partager quelques jours la vie des gens, des lieux qu’on vous présente, soucieux aussi de ne pas se précipiter, il mêle reportages, enquêtes, dessins et photos. lutopik.com

NB : La Coordination permanente des médias libres réunit également des sociétés de production audiovisuelle, des journaux spécialisés, de nombreux médias locaux et régionaux, ainsi que des associations de réflexion, de promotion ou d’éducation aux médias. Tous les médias que nous avons cités sont membres de la Coordination, mais il en existe bien d’autres qui produisent de l’information en toute indépendance. Comme Le Monde Diplomatique, Médiapart, ou encore CQFD, Z… sans oublier toute la richesse apportée par les radios associatives.

Que ceux que nous n’avons pas cités nous excusent. Pour en savoir plus et découvrir d’autres médias encore, nous invitons les curieux•es à se rendre ici : https://medias-libres.org et là : https://portail.bastamag.net/ et encore là : http://www.mediascitoyens.eu

  Communiqué signé par les membres de la Coordination Permanente des Médias Libres. Acrimed, observatoire des médias, éditeur de Médiacritique(s) Airelles Vidéo, réalisation de documentaires Aldudarrak Bideo, réalisation de documentaires Aquilenet, association de promotion d'un web libre Fédération de l'Audiovisuel Participatif Bateau Basta, média en ligne national Campagnes solidaires, média papier national Cram Cram edition, magazine jeunesse Demosphère, agenda citoyen Fakir, mensuel papier national Fokus21, réalisation de documentaires Global Magazine, média en ligne national L'âge de Faire, mensuel papier national La Canarde Sauvage, satirique papier local La Cathode, réalisation de documentaires La Feuille de Chou, mensuel papier local La Gueule Ouverte, média en ligne La Gazette à Gouzy, mensuel papier national La Lettre à Lulu, satirique papier nantais La Lorgnette.info, média en ligne La Maison écologique, magazine papier national La Télélibre, télévision nationale La Trousse Corrézienne, mensuel papier corrézien L'Insatiable, média en ligne national Le Bruitagène, radio locale Le Crieur de la Villeneuve, mensuel local papier Le Lot en Action, mensuel papier lotois Le Magazine des autres possibles, mensuel papier nantais Le Nouveau Jour J, journal papier lorain Le Ravi, mensuel papier de la région PACA Le Sans culotte 85, journal papier vendéen Le Trou des Combrailles, journal local Les pieds dans le PAF, association d'éducation aux médias Lutopik, mensuel papier national Mediacoop, réalisation de documentaires Médias Citoyens, réseau de médias citoyens Patatras Mag, magazie jeunesse Pierre Merejkowski, pixel libre Politis, mensuel papier national Primitivi, réalisation de documentaires Radical Cinema, média en ligne national Radio MNE, radio locale de Mulhouse Regard Actu, média en ligne national Rencontres médiatiques, association de soutien aux médias libres Reporterre, média national en ligne Ritimo, réseau d'information Rizhome, média en ligne charentais Riv' Nord, réalisation de documentaire Rouge Midi, média en ligne national SideWays, réalisation de documentaire Silence, mensuel papier national Sisyphe Vidéo, réalisation de documentaire Sciences Critiques, média en ligne national Télé Sud-Est, télévision locale Transrural initiative, mensuel papier national TV Bruits, télévision locale Tvnet Citoyenne, télévision locale Yannis Youlountas, réalisation de documentaire Zelium, journal satirique national

L’ubérisation de l’information pas question !

Communiqué des médias libres réunis à Meymac / mai 2017, également disponible en version PDF.

Antisocial, Macron truste les médias...

L'ubérisation de l'information pas question !

Macron / Le Pen : la finale de la présidentielle en dit long sur l'état de la « démocratie » et la déliquescence du paysage médiatique, laissant le champ libre à l'extrême droite et à l'ultra-libéralisme.

Maintenant qu'il est élu, la Coordination des Médias Libres réunie pour la sixième année consécutive à Meymac en Corrèze du 18 au 20 mai 2017 ne peut que s'alarmer du projet qu'il porte pour notre secteur, en particulier le financement et l'organisation de celui-ci.

Comment ne pas s 'inquiéter lorsqu'une proche de Macron déclare : « la présence d'actionnaires industriels et financiers au capital de groupes de presse est une réponse aux difficultés économiques ». Encouragement à la « migration numérique », mise en place de « trusts » de presse assis sur des fondations privées, simplification de la « réglementation audiovisuelle en matière de publicité » pour préparer le « basculement vers le numérique »... Sans parler de la « réforme » annoncée du code du travail. Rien de nouveau !

Nous, médias libres, citoyens, participatifs, « pas pareils »... connaissons trop bien l'ubérisation en marche et refusons de la voir se généraliser. Nous ne voulons pas que l'auto-entrepreneuriat, le non-respect des conventions collectives, des minima syndicaux, des droits les plus élémentaires des travailleurs deviennent la règle.

Certes, nos « entreprises » sont intrinsèquement engagées, souvent bénévoles, toujours désargentées et conjuguant inventivité et bricolage. Mais nous ne saurions accepter que la servitude volontaire s'impose comme une contrainte à toutes et tous.

Depuis 2015, le ministère de la Culture et de la Communication a mis en place un fonds de soutien aux médias d'information sociale de proximité. C'est un geste encore trop modeste : 1,5 millions à partager entre plusieurs centaines de médias. Nous revendiquons une refonte totale et plus équitable des aides à la presse pour que soit garanti le pluralisme médiatique. Avec des moyens pérennes pour faire notre métier et pas un empilement de projets !

A ce titre, nous prenons acte de la nomination au ministère de la culture d'une éditrice qui s'est principalement illustrée dans une logique purement économique. Nous ne voulons pas, comme elle, changer le papier en or. Simplement travailler dignement et librement.

La séquence électorale que nous vivons confirme ce besoin d'information, d'analyse et de critique sociale. Pas une information en continu, aseptisée, standardisée, uniformisée. Mais une information pour éclairer, faire vivre le débat d'idées et donner la voix aux sans-voix. Nous ne savons que trop bien que lorsque celles et ceux qui font les médias sont précaires, l'information peut être sommaire. Alors, Monsieur Macron, l'ubérisation de l'information, pas question !

    Les membres de la Coordination Permanente des Médias Libres Acrimed, Airelles Vidéo, Aldudarrak Bideo, Aquilenet, Bastamag, Bateau Basta, Campagnes solidaires, Cassandre/Hors Champs, Cram Cram edition, Demosphère Ariège, Démosphère Toulouse, Fakir, Fédération de l'Audiovisuel Participatif , Fokus21, Friture Mag, Global Magazine, Journal de l'énergie, L'âge de Faire, L'insatiable, La Canarde Sauvage, La Cathode, La Feuille de Chou, La gueule ouverte, La lettre à Lulu, La lorgnette , La Maison écologique, La Télélibre, La Trousse Corréziène, Le Bruitagène, Le crieur de la villeneuve, Le Lot en Action, Le nouveau Jour J, Le Ravi, Le Sans culotte, Le Trou des Combrailles, Les pieds dans le PAF, Lutopik, Mediacoop, Médias Citoyens, Montpellier Journal, Patatras Mag, Pierre Merejkowski, Politis, Primitivi, Pumpernickel, Plus belle les luttes, Radical Cinema, Radio MNE, Regard Actu, Rencontres médiatiques, Reporterre, Rosa Lux, Riv' Nord, SideWays, Silence, Sisyphe Vidéo, Télé Sud-Est, Transrural initiative, TV Bruits, Tvnet Citoyenne, Zelium

La Coordination Permanente des Médias Libres dénonce les violences policières et judiciaires à l’encontre des journalistes

La Coordination Permanente de Médias Libres tient par ce communiqué à dénoncer, de nouveau, les violences, les pressions, les intimidations policières et judiciaires à l'encontre des journalistes et des médias qui se multiplient depuis quelque temps, souvent sous couvert de l'état d'urgence. Dernièrement, à plusieurs reprises, des photographes, des vidéastes et des reporters, amateurs/amatrices ou professionnel.le.s ont été visé.e.s délibérément pour empêcher leur travail d'information, avec pour objectif de faire taire toute voix, tout regard qui iraient à l'encontre du pouvoir et de l'état et qui questionneraient son  fonctionnement.
  • Le 6 août 2016, à la frontière italienne, du côté de Vintimille, Benjamin Terrazas, qui faisait un reportage sur les réfugié.e.s a été interdit de s’approcher à moins de 10 km de la frontière italienne 1 .
  • Le 26 octobre dernier, des journalistes de Médiacoop qui suivaient la manifestation de Clermont-Ferrand en hommage à Rémi Fraisse, militant écologique tué à Sivens par les forces de l'ordre, ont été insultés et mis à terre 2 .
  • le 16 novembre, Radio Canut, basée à Lyon, a été perquisitionnée à cause d’une blague de 2 de ses animateurs au sujet des manifestations des policiers 3 .
  • Le 19 novembre, le journaliste Gaspard Glanz qui souhaitait faire un reportage sur la destruction de la jungle de Calais a été arrêté à Calais, interdit de présence sur le territoire calaisien et il est poursuivi en justice pour des motifs fallacieux 4 .
D'autres journalistes qui souhaitaient suivre la destruction ont tout simplement été empêchés de le faire par la mise en place de barrage ou violentés comme le collectif Bon Pied Bon Oeil et Actividéo sous couvert de l'état d'urgence 5 . A l'heure ou quasiment tous les grands médias, écrits et audiovisuels, appartiennent à des milliardaires ou à des grandes entreprises 6 , à l'heure ou La liberté de la presse subit des attaques régulières : loi sur « le secret des affaires » en 2015 7 , procès d’oligarques contre les médias libres 8 , ou, en ce moment, projet de loi « Égalité et citoyenneté » 9 , le travail des médias indépendants et alternatifs qui se battent pour apporter une information libre, se voit donc menacé. Nous apportons également notre solidarité et notre soutien aux mouvements de contestations, aux militant.e.s, aux citoyen.ne.s, aux avocat.e.s, aux associations qui subissent le même type de traitement avec notamment des assignations à résidence massives et abusives, des arrestations, des procès :
  • communiqué contre la répression préventive des multiples composantes en lutte contre le projet de l'aéroport de Notre-Dames-des-Landes 10
  • communiqué du collectif Gisti contre l'arrêté portant création d’une zone de protection, qui a privé des milliers de personnes du droit fondamental d’être informées sur leur situation juridique et des millions de personnes d'être réellement informées de la répression lors de l'évacuation du camp de Calais 11 .
  • Les avocats interdits pendant le démantèlement du bidonville de Calais 12
  • À la frontière franco-italienne, les habitants de la vallée de la Roya risquent la prison pour avoir aidé les migrants 13 .
Nous tenons par ce communiqué à exprimer notre volonté de ne pas laisser faire, de ne pas nous laisser faire et de nous battre pour protéger l'information, les enquêtes, les reportages qui ne se laissent pas guider, par quels que pouvoir que ce soit.   La Coordination Permanente des Médias Libres ( + de 60 médias indépendants) Acrimed, Adiu, Airelles Video, Aldubarrak Bideo, Aquilenet, Bastamag, BateauBasta, Campagne solidaire, CASA (association), CDRLP, Citizen Nantes, Cram Cram Editions, Decibel radio, Demosphere Ariège, Demosphere Toulouse, Fakir, Fokus21, Friture Mag, Global Magazine, l’âge de faire, L’Insatiable, la canarde sauvage, la Fédération de l'audiovisuel participatif, La feuille de Chou, La Galipote, La Lettre à Lulu, La Lorgnette.info, la TéléLibre, Le Bruitagène, Le crieur de la villeneuve, Le journal de l'énergie, Le Lot en Action, Le Nouveau Jour J, Le Ravi, Le Sans Culotte 85, Le trou des combrailles, Les Amis de la Cathode, Les Pieds dans le PAF, Lutopik, Mediacoop, Médias Citoyens, Montpellier Journal, Patatras Mag, Pierre Merejkowsky, Plus Belles les Luttes, Politis, Pumpernickel, Radical Cinema, Radio Couleurs FM, Radio d'ici, Radio MNE, Radio Pays du Guéret, Radio Pluriel, Regard Actu, Rencontres Médiatiques, Reporterre, Rézonances TV, Riv'Nord, Rosalux Medias, SideWays, Silence, Sisyphe Vidéo, Télé Sud-Est, The dissident.eu, TV Bruits, TV Net citoyenne, ZdF, Zélium -----

La Coordination permanente de Medias Libres dénonce les violences policières à l’encontre des journalistes et médias.

BanniereDefaut La Coordination permanente de Médias Libres dénonce les violences, les pressions, les intimidations policières à l'encontre des journalistes et des médias qui s’accentuent à chaque nouvelle manifestation contre la loi travail et son monde. À plusieurs reprises, des photographes, des vidéastes et des reporters, amateurs/amatrices ou professionnel.le.s ont été visé.e.s délibérément pour empêcher leur travail d'information, ce qui marque une étape supplémentaire dans la répression du mouvement social. L'objectif semble clair : rendre invisible le déchaînement de violence policière inédit contre les manifestant.e.s. Voici une liste non exhaustive de journalistes victimes de violences policières :
  • Durant la grande manifestation de Paris le 14 juin, un périscopeur (vidéo en direct) a été molesté et visé par du gaz lacrymogène alors qu'il filmait un photographe en train de se faire frapper. D'autres photographes ont été chargés par les CRS alors qu'ils prenaient en photo une interpellation. Certains ont reçu en plus des coups de matraques et des fragments de grenades de désencerclement. Un autre photographe dénonce un tir de flash-ball au niveau de la tête qui a cassé son appareil photo. Il a eu une dent et un doigt cassés, ainsi qu'une plaie à un autre doigt.
  • Le 2 juin, des journalistes ont été bousculés et ont reçu des coups de matraques lors de l'évacuation de la rocade de Rennes.
  • Le 26 mai , un jeune reporter indépendant a été blessé à la tête suite au jet d'une grenade de désencerclement qui l'a touché et plongé dans le coma pendant plusieurs jours.
  • Une journaliste des DOCS du Réel a été délibérément visée et a été blessée sévèrement lors de la manifestation sur Paris le 17 mai dernier .
  • Un journaliste du collectif Bon Pied Bon Oeil a été purement et simplement interdit préventivement de pourvoir couvrir la manifestation du 17 mai à Paris.
  • Un confrère réalisateur, Joël Labat, a été ciblé en plein tournage lors de la manifestation sur Paris le 17 mai dernier .
  • De nombreuses et nombreux confrères font état de menaces verbales, parfois physiques à leur égard, mais également de nouvelles techniques pour les empêcher de travailler, comme par exemple l'utilisation de lampes éblouissantes pour empêcher leurs objectifs de fonctionner, ainsi que des injonctions à effacer le contenu des cartes mémoires.
La liberté de la presse, telle que définie dans l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, condamne de fait les menaces physiques et verbales à l'encontre des journalistes. La CPML demande donc immédiatement l'arrêt de ces pratiques de la part des policiers et renouvelle sa volonté de pouvoir travailler sereinement afin d'assurer le pluralisme de l'information. Cela apparaît d'autant plus indispensable au regard du traitement médiatique de ces manifestations, notamment avec l’instrumentalisation du bris des vitres de l'hôpital Necker par le pouvoir et la presse dominante. Nous aimerions rappeler que notre métier doit être fait en toute indépendance, et que le prix de l'information ne doit pas avoir le goût de sang. Nous sommes déterminés à montrer la vérité et la violence policière qui s'exerce sur l'ensemble des manifestant.e.s, et que nous dénonçons tout autant. Les membres de la CPML : Acrimed, Adiu Sud Gironde, Airelles Video, Aldubarrak Bideo, Bastamag, BateauBasta, Cafaitdesordre.com, Campagne Solidaire, CASA (association), Cassandre/Hors Champs, CDRLP, Citizen Nantes, Cram Cram Editions, Demosphere Ariège, Demosphere Toulouse, Fakir, Fokus 21, Friture Mag, Global Magazine, l’âge de faire, L’Insatiable, la canarde sauvage, la Fédération de l'audiovisuel participatif, La feuille de Chou, La Galipote, La Lettre à Lulu, La Lorgnette.info, La Maison écologique, La Télélibre, Le Bruitagène, Le crieur de la villeneuve, Le journal de l'energie, Le Lot en Action, Le Nouveau Jour J, Le Ravi, Le Sans Culotte 85, Les Amis de la Cathode, Les Pieds dans le PAF, Lutopik, Mediacoop, Médias Citoyens, Montpellier Journal, Pauline Stroesser, Pierre Merejkowsky, Plus Belles les Luttes, Politis, Pumpernickel, Radical Cinema, Radio MNE, Regard Actu, Rencontres Médiatiques, Reporterre, Rézonances TV, Rosalux Medias, SideWays, Silence, Sisyphe Vidéo, Télé Sud-Est, TV Bruits, TV Net citoyenne, ZdF, Zélium

Qui veut la peau de la presse libre ?

Bastamag est poursuivi à nouveau par le groupe Bolloré. Cette actualité dévoile d’autres procédures lancées contre des titres appartenant à la Coordination des médias libres. Ces plaintes qui visent une presse indépendante émanent souvent d’élus, ou d’entrepreneurs qui possèdent ou contrôlent les autres médias. Elles cherchent à bâillonner des informations sensibles traitant des droits humains et sociaux bafoués, d’abus de position dominante de multinationales, quand elles ne dénoncent pas des « affairistes ». Les plaintes s’accompagnent souvent de demandes financières volontairement bien au-delà des moyens de ces médias. Ces pressions cherchent avant tout à décourager la critique. Les grandes déclarations, les « Je suis Charlie » à tout va, la liberté d’expression de la presse brandie comme un étendard, l’impertinence des enquêtes et des propos érigée en vertu républicaine, tout ça, c’est bien fini. Fermée la parenthèse, retour aux attaques en justice version pot de fer contre pot de terre, place au pouvoir de l’argent, aux demande de lourdes sanctions financières, à l’étouffement sous les procédures de la presse indépendante. Combat inégal à chaque fois, ce qu’illustre trois procédures en cours et une avortée en juin 2015 :
  • La mairie de Strasbourg a porté plainte contre La Feuille de chou, « presse quotidienne radicale au capital illimité d’indignation », pour deux articles du blog dénonçant le manque de prise en charge des familles roms et la politique d’expulsions municipales.
  • À Grabels (Hérault), un élu (Front de Gauche), lui même objet d’une plainte pour « corruption passive », fait financer ses frais de justice par sa commune pour attaquer Montpellier journal en diffamation, non pour des faits qu’il ne conteste pas, mais pour des « insinuations ».
  • Tout en faisant le ménage à Canal+, Vincent Bolloré lance une deuxième plainte en diffamation contre le site d’information Basta! pour un article sur l’accaparement de terres en Afrique et en Asie. L’attaque en justice s’est élargie en englobant Rue89 pour avoir cité l’article dans sa revue de presse.
  • Une procédure lourde (5 ans de prison et 40 000 euros d’amende) contre un utilisateur du site « Iaata » à Toulouse s’est soldée par une retraite en règle motivée par la crainte d’un démontage public de l’accusation et la menace que l’info soit reprise par l’ensemble du réseau des médias libres…
Ces offensives contre la presse indépendante interviennent alors que le collectif Informer n’est pas un délit, qui regroupe une cinquantaine de journalistes ainsi que l’association Reporters sans frontières, alerte sur la censure et la déprogrammation de quatre documentaires par la chaîne Canal+, dont Vincent Bolloré est devenu le principal actionnaire. Mais ce collectif dénonce aussi l’acharnement judiciaire des puissants. Le premier but de ces plaintes n’est pas d’obtenir gain de cause en justice. Il est plus sûrement, et quelle que soit l’issue judiciaire, d’étouffer les voix discordantes. La justice n’est alors que l’instrument d’une guerre d’usure, d’intimidation contre les journalistes non aligné.es. Le poids financier d’éventuelles condamnations peut aider à les faire taire, mais quoi qu’il arrive, la charge budgétaire de la défense et l’énergie à porter contre ces procédures, manœuvres dilatoires et recours peuvent suffire à mettre cette presse en difficulté. C’est d’autant plus vrai pour la presse indépendante, aux budgets serrés, voire carrément contrainte à la pauvreté. L’existence d’une presse qui ne soit pas imprégnée des intérêts capitalistiques, ni vendue aux lobbys des multinationales ou inféodée aux potentats locaux est, faut-il le rappeler, un acquis démocratique. C’est même l’esprit des lendemains de la Seconde Guerre mondiale : à la Libération, on ne parlait que de mettre les journaux à l’abri des puissances d’argent, de protéger leur indépendance. On dirait que la guerre est à nouveau déclarée. —————— Acrimed, À Contre Courant, Adiu Sud Gironde, Adiu TV, Airelles Video, Aldubarrak Bideo, BateauBasta, Cafaitdesordre.com, campagne solidaire, CASA ( association), Cassandre/Hors Champs, CDRLP, Citizen Nantes, Cram Cram Editions, Demosphere Ariège, Demosphere Toulouse, Fakir, Fokus 21, Friture Mag, Hexagones, l’âge de faire, L’Insatiable, la canarde sauvage, la Fédération des Vidéos et Pays de Quartier, Le Ravi, La Lorgnette.info, La Lettre à Lulu, La Maison écologique, Le Nouveau Jour J, Les Amis de la Cathode, Le Sans Culotte 85, Le Lot en Action, Les Pieds dans le PAF, Lutopik, Montpellier Journal, Médias Citoyens, Pierre Merejkowsky, Plus Belles les Luttes, Politis, Pumpernickel, Radio MNE, Rézonances TV, Reporterre, Rencontres Médiatiques, Sisyphe Vidéo, Silence, SideWays, Télé Sud-Est, TV Bruits, ZdF, Zélium.

1 74 09 99 192.168.0.1 en procès pour lire et soutenir la presse libre

Communiqué publié initialement sur le site de l’IAATA. —————————————————— Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1. Je risque 5 ans de prison et 40 000 euros d’amende parce que je suis lecteur et solidaire de la presse libre…
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1.Parce que ce sont des traces numériques que le grand filet de la surveillance a relevées, des traces d’appareils électroniques.
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1.Parce que je suis un parmi d’autre, des femmes et des hommes, qui ont plus à craindre qu’à espérer de l’action de l’État.
Je suis celui qui « faisait l’apologie de la violence » [1], qui rédige le « vade-mecum du parfait casseur » [2]. Pour les 755 000 lecteurs et lectrices de la Dépêche je serai toujours « un homme de 40 ans, qui avait incité sur un site internet à commettre davantage de casses… » [3]. Et ce au mépris d’un certain nombre de règles légales, la présomption d’innocence par exemple. Mais combien cela me coûterait-il de porter plainte ? Pour quel résultat au final ? Est-ce que cette justice qui m’attaque est capable de me défendre ? J’en doute.
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1. La police est venue me chercher à 6h30 du matin. J’ai passé 10 heures dans une geôle qui sentait l’urine, ils ont menacé de venir chercher mon fils au lycée, de m’inculper pour apologie de terrorisme… Parce que je lis et que je soutiens la presse libre.
Presse libre parce que libérée des intérêts marchands. Presse libre parce que diverse et déterminée, ancrée localement au plus près des luttes. Une presse qui ne me dit pas quoi penser mais qui me donne à voir, à comprendre, en prenant clairement position.

L’espace médiatique est la grande scène où se situent les scènes principales de la vie collective ; elle lescompose et elle les reflète. [4] Sans ces sites internet, ces radios libres, ces journaux il y a tout un tas de choses que je n’aurais sans doute jamais sues. Quelques exemples : Bilal Nzohabonayo tué par la police et qui a été présenté tout d’abord comme djiadiste, c’est grâce au travail du site le Rotative.info que la version policière sera démentie ; les circonstances réelles de la mort de Rémi F. sont révélées dans leur intégralité par Reporterre avant que cela soit admis officiellement ; la grève de Radio France en février qui annonçait la plus longue grève de la radio publique de son histoire a été relayée sur Canal Sud et d’une manière générale, ce sont des médias libres qui relaient les paroles des personnes qui luttent. La richesse et la diversité de cette presse est incommensurable. Si je n’ai plus la presse libre je deviens à moitié aveugle. Mon monde n’est plus exprimé que par des artistes et des journalistes, des économistes et des experts, avec qui j’ai, socialement, peu de chose à voir. Cette presse là, ne me donne pas de prise sur le monde qui m’entoure. Au contraire, cette information me le rend distancié, flou, parce que sans correspondance avec ma vie et mes préoccupations. Comme si ce que je vivais n’avait pas de consistance collective. Le monde semble vivre à mille lieux de mon expérience concrète, du chômage, de la précarité, de l’injustice que je constate autour de moi. À la façon des lunettes, les journaux fabriquent des non-vu à partir duquel le monde est vu [5]. Ces derniers mois ont eu lieu de nombreuses manifestations à Toulouse. Systématiquement la presse locale et nationale a titré sur les « violences », le verre brisé, les courses poursuites. Ça manquait cruellement de certains détails. J’ai vu 500 policiers pour 300 manifestant.e.s, j’ai vu la violence et le mépris vis à vis de tout ce qui ne portait pas d’uniforme. J’ai vu des hommes cagoulés, armés, bloquer des rues. J’ai vu des citadin.ne.s gazé.e.s sans distinction. J’ai vu les condamnations judiciaires pleuvoir sur des personnes arrêtées au hasard. J’ai vu les entorses à la procédure. J’ai vu la violence du maintien de l’ordre.
Je n’ai rien lu de tout cela dans la presse dominante [6]. Il n’y a que la presse libre qui s’en est fait le relais.. C’est seulement là que j’ai perçu que je n’étais pas seul à être scandalisé et en colère. Au bout de ces mois d’occupation policière et de procès expéditif, comme si cela ne suffisait pas, je me retrouve moi aussi pris dans la machine judiciaire. Je sais que mon cas n’est pas isolé. Je sais que beaucoup, qui comme moi, luttent pour un monde débarrassé de l’exploitation et des dominations, connaissent la prison, les vexations, les mutilations… Je sais que beaucoup, parce qu’ilelles sont au mauvais endroit au mauvais moment, parce qu’ilelles ont la « mauvaise » couleur de peau, le mauvais passeport, parce qu’ilelles sont pauvres, connaissent aussi la prison, les vexations, les mutilations…
Je sais que ce système repose sur une part non négligeable de violence légale. Je le sais parce que je le vis, mais aussi parce que je peux connaître des cas semblables, savoir ce que beaucoup vivent. Parce que je lis la presse libre. Est-il donc absolument impossible d’opposer aux puissances de l’élimination l’organisation des éliminés ? [7] Ces sites, ces radios, ces journaux sont une organisation concrète des éliminé.e.s, des exploité.e.s, des dominé.e.s, des opprimé.e.s. Et c’est pour ça qu’on les attaque, qu’on veut les faire taire.
Je suis 1 74 09 99 192.168.0.1. Je risque 5 ans de prison et 40 000 euros d’amende pour faire taire la solidarité et la presse libre ! Quelques exemples de presse libre :
Rebellyon, Paris-Luttes.info, Brest-Info, Renverse.ch, la Rotative, Reims médias libres,IAATA ; Rennes Info, le Jura libertaire, « Article 11 », Soyons sauvages, Espoir Chiapas, Collectif Bon pied bon oeil, Atelier médias libres, Courant Alternatif, Editions Acratie, Panthères enragées, Primitivi, éditions Albache, « Jef Klak », le Numéro Zéro, La Brique, « La Lettre à Lulu », Révolte numérique, Radio Zinzine, zad.nadir.org, Contre-faits, collectif Ciné 2000, l’Actu des luttes (FPP), Journal Résister (Nancy), Revue Lutopik, Le collectif Contre Les Abus Policiers – C.L.A.P33, L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre O.P.A., L’Envolée pour en finir avec toutes les prisons, Lundi Matin, Radio Canut, Lignes de force, Demain le Grand Soir, Archyves, Revue « Z », Le Canard sauvage, Indymedia Nantes, Hors Sol Confusionnisme.info, Mille Babords, Iacam, « La Gazette de Gouzy », « le Monde libertaire », Regarde à Vue, radio Canal Sud, La Horde, radio La Locale (Ariège), le collectif de Infoaut, éditions Entremonde, éditions Libertalia,Acrimed, radio Bartas (Lozère), la plate-forme Antifa-net.fr, Les Morback Vénères, CQFD journal, Indymedia Lille

Notes

[1La dépêche du vendredi 8 mai 2015 page 21
[220 minutes.fr en ligne le 07 mai 2015
[3La dépêche op.cit.
[4Georges Balandier, Le pouvoir sur scènes, Paris, Fayard, 2006, p. 163.
[5Patrick Champagne, Faire l’opinion  : le nouveau jeu politique, Paris, les Éd. de Minuit, coll. « Le Sens commun », 1990, p. 244
[6Avec quelques exceptions notables le plus souvent des tribunes ou des blogs périphériques (Le Monde, Médiapart)… Finalement des points de vue qui ne rentre pas dans la catégorie « information ».
[7B. Brecht Théorie de la radio 1932 La radio appareil de communication. Discours sur la fonction de la radio

Communiqué des 4èmes Rencontres Nationales des Médias Libres et du Journalisme de Résistance

Ce communiqué est également disponible en format PDF. Vous avez été Charlie ? Alors vous serez Meymac ! Le temps d’un week-end et pour la deuxième année consécutive, cette petite ville de Corrèze, en accueillant les rencontres nationales des médias libres et du journalisme de résistance, est devenue la capitale de la liberté de la presse et du pluralisme. Documentaires, films en avant-première, débats… Avec des figures telles que Denis Robert ou Yannis Youlountas, les Rencontres des médias libres ont attiré plusieurs centaines de personnes. Et, de S!lence à TV Bruits (en passant par les Pieds dans le Paf, Acrimed ou encore la Canarde Sauvage), plus d’une soixantaine de médias associatifs, alternatifs, « pas pareils », libres, alternatifs, citoyens, des journaux papier, des télés participatives, des radios associatives, des sites web, des réseaux et fédérations, des journalistes indépendants… Ce « tiers secteur médiatique » qui représente un journalisme libéré des groupes capitalistes et politiques, relayant cette information que les autres ne font plus, donnant la parole à ce qui ne l’ont pas. Des médias inventifs, innovants, participatifs, horizontaux, citoyens. Des médias qui font autant dans la satire la plus grinçante que dans l’enquête la plus sérieuse. Des médias forcément au bord du gouffre… Ces rencontres se sont en effet déroulées dans un contexte particulier. Rarement l’hécatombe aura été aussi importante dans le monde des médias. Et, dans ce paysage aux allures de cimetière, les médias libres sont en première ligne. Comment pourrait-il en être autrement puisque ces médias ne bénéficient quasiment d’aucune aide ? Médias de la débrouille, habitués à partager la misère et à jongler avec la précarité, ces derniers se sont récemment organisés afin d’aller taper à la porte des ministères. Mais, si nous avons pris notre bâton de pèlerin pour aller rue de Valois, ce n’est pas pour qu’on nous fasse une fleur. Et encore moins tendre notre sébile. Mais pour que la puissance publique reconnaisse et soutienne la contribution au pluralisme de ces médias qui remplissent de fait une mission d’intérêt général. Pour ne pas dire de service public. Si nous regrettons que la récente réforme des aides à la presse écrite n’ouvre pas directement celles-ci aux titres de la presse associative, nous nous réjouissons de l’annonce faite par Fleur Pellerin de la création d’un fonds de soutien aux « médias citoyens », objet de longue date de nos revendications collectives. Nous saluons aussi la disparition de la presse de loisirs et de divertissement de la liste des bénéficiaires de ces aides publiques ainsi que la volonté du Ministère de la Culture de redistribuer les économies réalisées notamment vers ce fonds de soutien aux médias citoyens, associatifs, indépendants, « pas pareils ». À Meymac, les médias réunis dans la CPML ont réaffirmé leur volonté de participer à la définition de ce fonds de soutien, en accord avec la proposition qui leur a été faite par le Ministère. Des propositions concrètes seront très prochainement adressées en ce sens à la Ministre de la Culture. De même, nous ne pouvons qu’exprimer notre satisfaction quant à l’annonce d’un soutien aux nouveaux médias mais souhaitons que les projets de médias non commerciaux ne soient pas oubliés dans ce nouveau dispositif. L’annonce de la création de ce fonds de soutien est une avancée sans pareille dans l’histoire de nos médias. Mais de quels moyens sera doté ce fonds ? Titres de la presse écrite non éligibles aux aides à la presse, télévisions, web radios, pure players, les médias sont nombreux en France à avoir un besoin vital de ce soutien. Celui-ci devra être à la hauteur de l’enjeu démocratique de l’existence d’une presse libre et indépendante consciente de ses responsabilités citoyennes. Pour la ministre de la culture : « Notre mission est de soutenir la presse qui expérimente et invente ». Cette presse, ces médias, ils existent. Ils étaient à Meymac. Où, tout un week-end durant, se sont tissés les nécessaires solidarités entre des acteurs qui ont décidé de mutualiser autre chose que la misère. En clair, leur savoir-faire : mise en place d’une sorte de « compagnonnage » au sein du tiers secteur, réflexion autour d’un Amap des médias libres, coordination autour de temps forts rédactionnels, dans une région où l’on produit d’ordinaire du fromage et des présidents, ce sont les médias de demain qui se sont inventés au fin fond de la Corrèze. Mais, parce qu’on ne rit de bon cœur que dans les cimetières, nous avons décidé de frapper un grand coup. Puisqu’il semble y avoir quelque fonds en faveur de la création de nouveaux médias, puisque l’heure est à la défense du pluralisme et à la dénonciation de la concentration des médias et des puissances d’argent, nous avons décidé de lancer une offre alternative à celle du groupe de luxe LVMH en décidant de rachetant la partie « libéré » du « Parisien libéré ». L’occasion de nous faire connaître de ces lecteurs, de ce public, qui, quoique ayant été « Charlie » (comme tout le monde, ou presque), ignore encore trop souvent notre existence. Nous sommes les médias inventifs et créatifs, nous mettons en place les nécessaires solidarités entre nous. Mais nous n’existerons pas sans vous. Et, même si vous ne savez pas encore, nous sommes vos médias. Signataires (au 12/06/15) : À Contre Courant, Acrimed, Adiu Sud Gironde, Adiu TV, Airelles Vidéo, Aldudarrak Bidéo, Bastamag, BateauBasta, Cafaitdesordre.com, Campagnes Solidaires, CASA (association), Cassandre/Hors Champs, DRLP, Citizen Nantes, Cram Cram Editions, Demosphere Ariège, Demosphere Toulouse, Fakir, Fokus21, Friture Mag, Hexagones, L’âge de faire, L’Insatiable, La Canarde Sauvage, La Fédération des Vidéos des Pays et des Quartiers, La Lettre à Lulu, La Lorgnette.info, La Maison écologique, Le Lot en Action, Le Nouveau Jour J, Le Ravi, Le Sans Culotte 85, Les Amis de la Cathode, Les Pieds dans le PAF, Les Rencontres Médiatiques, Lutopik, Médias Citoyens, Montpellier Journal, Pierre Merejkowsky, Plus Belles les Luttes, Politis, Pumpernickel, adio MNE, Radio Zinzine, Reporterre, Rezonances-Tv, Riv’Nord, SideWays, S!lence, Télé Sud-Est, TV Bruits, ZdF, Zelium

Pour que vivent la liberté d’expression et mille médias indépendants !

Suite à un travail commun entre la Coordination des Médias Libres et le réseau Médias Citoyens, voici un communiqué d’une soixantaine de médias libres, indépendants et citoyens. Nous vous invitons à le diffuser dans vos réseaux. Le communiqué de presse est téléchargeable ici. (actualisé au 04-02-15). dessin-Aurel_JournalIndependant_BD POUR QUE VIVE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET MILLE MÉDIAS INDÉPENDANTS ! Depuis l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, les appels se multiplient pour défendre la liberté d’expression dans notre pays. Nous, représentants de médias indépendants, alternatifs et citoyens, ainsi que des associations les défendant, sommes pleinement solidaires de cette mobilisation, à la hauteur des attaques meurtrières contre la liberté d’expression et de la presse. Elles viennent nous rappeler que ces libertés, fruits de longs combats, ne sont jamais définitivement acquises, qu’elles sont encore une réalité minoritaire à travers le monde, qu’il faut toujours lutter pour les acquérir ou les préserver. Mais ces libertés – assurées en France par la loi de 1881 – restent déclaratives si elles ne sont pas accompagnées des conditions nécessaires pour les transformer en droits réels. Si le terrorisme tente aujourd’hui de menacer l’idée même de liberté d’expression, celle-ci est aussi attaquée quotidiennement par les politiques d’étouffement menées depuis si longtemps par les pouvoirs publics. Avant même cette attaque, Charlie Hebdo  était menacé de disparition faute de moyens financiers. Des journaux indépendants meurent chaque jour dans une indifférence quasi générale. En un an seulement, le trimestriel Friture Mag a suspendu ses parutions papier, le mensuel Le Ravi a été placé en redressement judiciaire, le magazine Zélium a dû faire appel à une campagne de financement participatif pour reparaître en kiosque, la survie de Siné Mensuel dépend d’une souscription en cours… Des radios associatives, comme Radio Clapas, s’apprêtent elles aussi à mettre la clef sous la porte. Les raisons ? Un étranglement financier généralisé à tout le secteur associatif et l’absence de reconnaissance officielle des médias du Tiers Secteur, ceux qui ne sont ni publics ni commerciaux mais tout simplement citoyens. Cet appel, rassemblant des médias indépendants, alternatifs, citoyens, ainsi que des associations les défendant, tous désireux de faire vivre une information libre, affirme sa fraternité et sa détermination après l’attaque contre des journalistes de Charlie Hebdo. Mais, au-delà de l’émotion, il faut plus que jamais :  
  • Refondre totalement le système des aides publiques à la presse, qui favorise les grands groupes industriels et privés.
  • Renforcer le fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER).
  • Ouvrir des canaux de diffusion locaux et nationaux aux télévisions associatives et des financements associés.
 
  • Réorienter les aides à la diffusion dans les kiosques, eux-mêmes en grande difficulté, et réfléchir à d’autres moyens de distribuer nos productions en lien avec les professionnels de la distribution.
  • Reconnaître les médias citoyens comme étant d’intérêt général et valoriser leur compétence en matière de formation professionnelle et d’éducation populaire.
 
  • A plus long terme, développer un travail législatif, comparable à ce qui a été fait en Argentine ou dans d’autres pays avec une re-répartition globale du spectre médiatique entre secteur public, secteur privé et secteur associatif, tout en luttant contre la concentration financière et industrielle des médias.
  Nous ne revendiquons pas des subventions individuelles pour chacun mais la reconnaissance de droits et acquis sociaux et culturels collectifs pour promouvoir la liberté d’expression et le pluralisme. Il ne suffit pas de se déclarer défenseur de la liberté d’expression pour la protéger. Seules des réformes de fond pourront attester de la sincérité de cet engagement. Aussi, nous demandons à être reçus d’urgence par la Ministre de la Culture et de la Communication pour faire valoir le point de vue des médias libres et citoyens sur les réformes qu’elle dit maintenant vouloir engager. Les 62 signataires (au 04/02/15) Acrimed, Act Médias, Adiu Sud Gironde, Airelles Vidéo, Altermondes Informations, Basta Mag, Çafaitdesorde.com, Carmen / Canal Nord, Cassandre/Hors Champ, Citizen Nantes, Com’etik Diffusion, CramCram, Démosphère Ariège, Et faits Planète, Fakir, Fokus 21, Fréquence Mistral, Friture Mag, Images et Paroles Engagées, La Fédération des Vidéos des Pays et des Quartiers (VDPQ), L’Age de Faire, La Lettre à Lulu, Le Lot en Action, Les Amis de la Cathode, Les Antennes, Les Pieds dans le PAF, Lalorgnette.info, Le Sans-Culotte 85, Le Ravi, Les Films du Gabian, Les Films du Crime et du Châtiment, Librinfo74.fr, Lutopik, Lyon Média City, Lyon Bondy Blog, Marennes Oléron TV, MédiasCitoyens, Montpellier journal, Le Nouveau Jour J, O2Zone TV, Université Populaire pour une Information Citoyenne (UPIC), Plus Belles les Luttes, Pourparlers.info, Presse et Cité, Primitivi, Radio Calade, Radio Couleurs FM, Radio d’Ici, Radio MNE,  Regards2banlieue.tv, Rencontres Médiatiques, Reporterre, Rézonances TV, Riv’Nord, Sisyphe Vidéo, Télà, Télé Sud Est, Thedissident.eu, Video Sur Marne, Zélium.

Ce que nous voulons

Après d'âpres débats et trois semaines d'existence, voici une première mouture de notre plateforme de revendications accompagné d'un petit texte introductif. Elle évoluera au fil des discussions dans la Coordination mais constitue un socle qui nous rassemble pour agir. Qu’est-ce que le tiers secteur médiatique ? Tout ce que devraient être les médias. Qu’a-t-il été jusqu’à présent ? Rien. Que demande-t-il ? A devenir quelque chose dans l’ordre médiatique. Huit ans après les Rencontres de Marseille des médias associatifs et indépendants et de l’appel qui en a découlé, rien ou presque n’a changé. Pour la presse pas pareille, les radios associatives,  les télés participatives, le web citoyen, le constat reste malheureusement le même. Alors que nous faisons vivre le pluralisme, que nous contribuons au débat démocratique, que nous sommes producteurs de richesse et de savoir, que nous faisons entendre d’autres voix et laissons entrevoir d’autres possibles, nous sommes réduits à être en permanence dans une logique de survie, obligés de tendre notre sébile, de faire la manche ou de renoncer à nous payer pour ce qui reste un métier : produire et diffuser de l’information. Déjà à l’époque, nous dressions ce constat : à côté des secteurs privé et public, il existe un vaste tiers secteur des médias constitué d’une multitude de médias non alignés, à but non lucratif, indépendants des pouvoirs publics, des puissances financières, des partis politiques et des obédiences confessionnelles. Que ce soit dans l’univers de la radio, de la télévision, de l’internet ou de la presse écrite, les Médias du Tiers Secteur sont porteurs d’une même exigence de liberté d’expression, d’information et de création. Associatifs, coopératifs ou mutualistes, ils se définissent selon les cas comme des médias démocratiques, alternatifs, participatifs, libres, solidaires et/ou citoyens. La diversité assumée de leurs objectifs, de leurs contenus, de leur fonctionnement, de leur mode et de leur zone de diffusion, de leurs approches du local et de la proximité en résonance avec le niveau planétaire, et de leur rapport à leur public, participe de la richesse même de ce tiers secteur des médias. (Extrait de l’appel de Marseille de 2006) La révolution numérique a peut-être eu lieu, elle est certainement en cours voire à venir mais elle ne saurait être le Graal tant attendu, leurre que nous agitent les pouvoirs publics quand nous avons l’outrecuidance de réclamer des moyens pour vivre. Il y a 60 ans, le Conseil National de la Résistance (CNR), souhaitant rétablir la liberté de la presse et soustraire cette dernière de l’influence de l’Etat et des puissances d’argent, les pouvoirs publics avaient affirmé que « la presse n’est pas un instrument d’objet commercial mais un instrument de culture ». Et, en conséquence, avait été mis en place tout un dispositif pour que vive le pluralisme et les médias. Depuis, l’ensemble de ce système a été, patiemment, systématiquement, démantelé, comme d’autres acquis sociaux. Et ce, alors que le Conseil Constitutionnel vient de reconnaître le caractère constitutionnel du pluralisme ! Voilà pourquoi la Coordination permanente des médias libres, constituée depuis rencontres des médias libres et du journalisme de résistance de Meymac, en mai dernier, lance cet appel. Ces revendications évolueront avec l’avancée de nos travaux internes mais constituent une base commune sur laquelle nous nous accordons. 1. Pour l’ensemble des Médias du Tiers Secteur : [spoiler] - Elaboration démocratique d’une loi contre la concentration financière et industrielle des médias. - Représentation des Médias du Tiers Secteur dans toutes instances de régulation, de concertation et de gestion concernant les médias. - Réforme du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), particulièrement du mode de désignation de ses membres, pour qu’il devienne représentatif de l’ensemble de la société et soit au service du pluralisme. - Reconnaissance, protection et garantie d’exercice de l’activité des personnes contribuant à la vie des médias du tiers secteur. - Attribution aux Médias du Tiers Secteur d’une part équitable des budgets des campagnes de communication d’intérêt collectif et d’intérêt général. - reconnaissance institutionnelle comme : -acteur central de l’éducation aux média, capable d’intervenir en milieu scolaire ou parascolaire -médias d’éducation populaire, au travers de nos pratiques et de notre implication aux côtés des publics éloignés des médias, de l’écrit,  notamment ceux des quartiers les plus défavorisés. - créateur de richesse, y compris non marchande, dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. - organisme de formation professionnelle et excellente école pour les futurs travailleurs des médias, y compris issus des écoles de journalisme ou de communication.[/spoiler] 2. Pour les radios associatives : [spoiler]- Renforcement du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) : représentants élus, pourcentage sans plafond au lieu de fourchette plafonnée pour la taxe fiscale sur la publicité des radios et des télévisions alimentant ce Fonds, paiement des subventions dans l’année. - redéfinition des critères d’attribution du FSER et transparence dans les décisions. - Aide spécifique au passage au numérique (information et équipement). - Protection du quota des fréquences associatives (30% des fréquences pour le secteur associatif).[/spoiler] 3. Pour les télévisions associatives [spoiler]- Extension aux télévisions associatives du Fonds de soutien aux radios associatives (FSER) par une augmentation du montant et de l’assiette (grands médias et hors médias) de la taxe sur la publicité qui alimente actuellement ce Fonds, et par l’instauration d’une redevance sur l’utilisation des fréquences hertziennes par les opérateurs audiovisuels commerciaux. - Obligation de transport gratuit des télévisions associatives par les distributeurs privés commerciaux du câble, du satellite, de la TNT, de l’ADSL et de la téléphonie mobile. - Des appels à candidatures spécifiques du CSA réservés aux télévisions associatives indépendantes, pour que leur soit attribué un quota équitable de fréquences analogiques et numériques aux plans local, départemental, régional et national. [/spoiler] 4. Pour la presse écrite, l’édition indépendante et sans but lucratif [spoiler]-Refonte des aides à la presse afin que la presse pas pareille, indépendante, associative, citoyenne, ait les moyens non plus de survivre mais de vivre, considérant que ces journaux, par le biais de leur travail d’information, de critique, de débat, d’animation, assurent le pluralisme sur leurs territoires. Et ce, sans condition discriminante de territorialité et de périodicité. -Refonte du système de diffusion et de distribution afin que la presse pas pareille, indépendante, associative, citoyenne, ait les moyens d’être présent sur l’ensemble de ses territoires. Notamment en bénéficiant du tarif le plus avantageux des tarifs postaux. Le cahier des charges de Presstalis et des MLP doit être révisé afin que la diffusion dans le réseau des marchands de journaux de la PPP soit garantie et face l’objet d’une discrimination positive. - Financement pérenne, fléché et sans conditions de la presse pas pareille, indépendante, associative, citoyenne, par les collectivités locales, cette presse de proximité, faisant vivre localement le pluralisme et contribuant à l’animation de ses territoires (aide au fonctionnement, d’investissement, appel à projet, campagne de communication…) - Financement (tant national que local) des plateformes à la fois sectorielles et territoriales contribuant à la structuration des médias pas pareils, indépendants, associatifs, citoyens, notamment à travers un travail de mutualisation et de collaboration entre ces membres. -Développement d’aides spécifiques à la diffusion et révision des conditions d’accès aux points de vente de presse (NMPP, MLP). - Incitation des dispositifs publics de lecture (bibliothèques, centres de documentations…) à diversifier leur offre par l’établissement de politiques d’achat spécifiques pour l’édition et la presse indépendante, et création de Maisons citoyennes de l’information et de la création.[/spoiler] 5. Pour l’internet solidaire et non marchand [spoiler]- Retrait de toute loi et non application des directives attentatoires à la vie privée et à la liberté d’expression sur internet. - Remise en cause de toutes les entraves à la libre circulation des contenus sur internet (notamment celles introduites par les lois DADVSI, HADOPI et par les velléités de régulation d’Internet par le CSA), dans le respect véritable des droits des auteurs, des créateurs et des journalistes. - Défense absolue du principe de neutralité du net - Soutien aux Fournisseurs d’accès Internet indépendants et décentralisés - Promotion de l’utilisation des logiciels libres et des formats ouverts par opposition aux formats propriétaires, et aide spécifique pour la formation à ces outils.[/spoiler] Médias par définition précaires, nous sommes on ne peut plus sensibles à la question de la précarité de la profession ou des professionnels : pigistes, correspondants, CDD en contrats d’usage, stagiaires au rabais, etc. …  Or, quand ceux qui font l’information sont précaires, l’info, elle, est sommaire. Ainsi, si l’information n’est pas une marchandise, ceux qui la font non plus. Au travers de notre revendication à exister, c’est l’ensemble du système médiatique que nous voulons transformer. Parce que notre manière de faire, indépendante, professionnelle, enthousiaste et passionnée, libérée des contraintes des entreprises financières et industrielles, mais aussi de la dictature des formats et du temps ne doit pas être l’exception mais la norme. Nous ne prétendons pas représenter toute la presse mais simplement ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Nous ne revendiquons pas des subventions individuelles pour chacun mais la création de droits et acquis sociaux collectifs. Actuellement, les travailleurs de la culture et de l’audiovisuel se mobilisent pour la défense de leur régime d’indemnisation comme intermittents. Pas par corporatisme. Mais parce qu’ils savent qu’il conditionne l’existence de la culture et de la création. Il y aurait, parait-il, dans notre beau pays, une exception en ce domaine, exception depuis passablement remise en cause. Nous voulons, parce que nous remplissons une mission de service public, que le pluralisme et l’information soient eux aussi sanctuarisés. Un 19 juin, à Meymac, dans un pays où l’on fabrique du fromage, des présidents et des médias libres et de résistance. Et parce que le 18 était déjà pris. Vive les médias libres !